

Lorsque les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN ont entamé leur retrait d’Afghanistan, le 1er mai 2021, la situation semblait relativement stable entre des zones du pays tenues par le gouvernement et d’autres contrôlées par les talibans. Mais elle a évolué rapidement au début de l’été : des provinces entières ont été prises par les troupes talibanes en juillet et début août. Ont suivi les grandes villes jusqu’au 15 août, moment où la capitale, Kaboul, est tombée aux mains des talibans.
En dix jours, l’armée afghane, entraînée pendant vingt ans par la coalition internationale, s’est effondrée. Les raisons sont diverses : difficulté du ravitaillement dans un pays montagneux, corruption ou encore mauvais approvisionnement en armes et en munitions. Le retrait militaire amorcé depuis deux mois a privé rapidement les forces afghanes du parapluie aérien américain, sans que l’aviation afghane ne parvienne à prendre le relais.
La carte ci-dessous retrace la prise de contrôle de l’Afghanistan par les talibans dans les 407 districts issus du découpage des forces américaines (qui correspondent quasiment à la division administrative des 399 districts afghans de 2012). Les données proviennent du Long War Journal, un site développé par la Fondation pour la défense des démocraties, ONG américaine de recherche et d’information sur le terrorisme.
En l’espace de quelques semaines, les talibans – qui ne contrôlaient que quelques districts représentant 14,4 % de la population afghane début avril – ont conquis la quasi-totalité du territoire, couvrant 99,4 % de la population, à l’exception de la vallée du Panshir. Cette région au nord de Kaboul était la seule, mercredi 18 août, à échapper à leur contrôle. Elle est tenue par un groupe local dirigé par Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud.
via DakarXIbar