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Une semaine après la prise de Kaboul par les talibans, le chaos règne toujours à l’aéroport

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Près de l’entrée de l’aéroport de Kaboul, le 15 août 2021.

La semaine écoulée depuis la prise de Kaboul, le 15 août, par les talibans n’a rien changé au chaos qui règne à l’aéroport de la capitale afghane. Dernière enclave contrôlée par des forces occidentales en Afghanistan, alors que des milliers d’Afghans tentent d’y pénétrer pour fuir le nouveau régime taliban, elle est toujours le lieu d’une opération d’évacuation d’Afghans et d’étrangers, qualifiée, vendredi 20 août, par le président américain, Joe Biden, de « l’une des plus difficiles » de l’histoire des Etats-Unis. Elle met à rude épreuve les caractères les plus solides et l’issue de vingt ans de présence occidentale dans le pays.

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Dimanche, le ministère britannique de la défense a assuré que « sept Afghans sont morts dans la cohue », sans fournir davantage de précisions. Un garde afghan a été tué lors d’un échange de tirs tôt lundi matin à l’aéroport de Kaboul, entraînant l’intervention des forces allemandes et américaines, a annoncé l’armée allemande. Chargés de sécuriser la zone, 6 000 marines américains et des centaines de SAS britanniques et de soldats français du commandement des opérations spéciales (COS) veillent à ce que les avions puissent atterrir et décoller. Des blindés anglo-saxons ont dû être postés contre les portes des trois principaux accès à l’aéroport afin qu’elles ne soient pas enfoncées par la foule.

Depuis le 14 août, quelque 17 000 personnes ont été évacuées par les Etats-Unis, dont 2 500 Américains. « Les Américains veulent sortir 60 000 personnes avant la fin du mois. C’est mathématiquement impossible », a jugé, dimanche, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. M. Biden a évoqué dimanche la possibilité que les opérations pourraient s’étendre au-delà du 31 août, date officielle du retrait américain d’Afghanistan.

Scènes dramatiques

Une grande partie des membres de l’OTAN ayant participé à la guerre afghane ces vingt dernières années tentent aujourd’hui d’évacuer des Afghans. Outre les pays anglo-saxons, on compte, notamment, la France, le Danemark, l’Espagne, l’Italie, la Roumanie ou encore la Pologne. Les ministres français des affaires étrangères et de la défense, Jean-Yves le Drian et Florence Parly, devaient ainsi se rendre, lundi, aux Emirats arabes unis, première étape des avions ayant quitté Kaboul, pour témoigner de leur implication.

Le terme de « chaos » n’est pas un vain mot pour définir la situation qui règne autour de l’aéroport de Kaboul. Le Monde a pu, vendredi, contacter des sources militaires et policières présentes à l’intérieur de l’aéroport assiégé par des milliers, voire des dizaines de milliers d’Afghanes, d’Afghans, souvent venus avec leurs enfants, avec l’espoir de franchir les hauts murs de protection et les deux ou trois rangées de barbelés. Les scènes les plus dramatiques se déroulent lors des tentatives de récupération, par les forces étrangères, d’aspirants au départ bloqués de l’autre côté des murs d’enceinte. Car les soldats ne peuvent pas sortir de l’aéroport, périmètre sous contrôle taliban. Ils aperçoivent souvent, derrière la foule agglutinée, à quelques dizaines de mètres, les personnes qu’ils sont supposés récupérer.

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via LeMonde

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