Nicaragua : le quotidien d’opposition « La Prensa », privé de papier, suspend son édition imprimée

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« La dictature retient notre papier mais elle ne peut pas occulter la vérité », titre le journal d’opposition nicaraguayen La Prensa, jeudi 12 août. Il se retrouve obligé de suspendre son édition papier, dès vendredi. Le quotidien « se retrouve en manque de papier pour assurer sa distribution au niveau national en raison de la saisie par la Direction générale des douanes (DGA) de notre matière première », dénonce le journal en première page.
« Nous suspendons momentanément » la diffusion du journal imprimé « mais La Prensa continue sur les plateformes numériques, nous continuons à faire notre travail d’information et à être la voix de ceux qui n’ont pas de voix », a déclaré à une radio locale Juan Hollman, secrétaire du Conseil d’administration de La Prensa.
La DGA qui avait par le passé déjà retardé la mise à disposition à La Prensa de papier, d’encre, ou d’équipements, exige le paiement de taxes pour autoriser la livraison du papier. Mais selon le journal, l’importation de fournitures pour les médias est exemptée de taxes.
Disparition de médias indépendants sous Ortega
Alors que ce journal se retrouve cantonné à Internet, tous les regards se tournent vers le président Daniel Ortega, qui brigue un quatrième mandat consécutif. Il est accusé de se débarrasser de ses concurrents à l’approche du scrutin présidentiel du 7 novembre. Candidat du Front sandiniste de libération nationale (FSLN), cet ancien guérillero de 75 ans et son épouse et vice-présidente Rosario Murillo (70 ans) n’ont désormais face à eux plus aucun candidat sérieux.
Au total, 32 opposants ont été incarcérés ou placés sous arrêts domiciliaires depuis début juin. Parmi eux, se trouvent sept candidats potentiels à la présidentielle.
Selon le syndicat de la presse, au moins 20 médias indépendants ont disparu sous le gouvernement Ortega, au pouvoir depuis 2007, à la suite de confiscations de matériels ou de fermetures forcées. La plupart d’entre eux ont cessé leurs activités en raison de la crise politique que connaît le pays depuis 2018 et les manifestations antigouvernementales au cours desquelles plus de 300 opposants sont morts.
via LeMonde
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