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Loin du cyberespionnage moderne ou de la surveillance électronique, l’intrigue a des relents de guerre froide, avec des mallettes échangées et des documents secrètement vendus aux Russes par un Britannique travaillant comme gardien à l’ambassade du Royaume-Uni en Allemagne. Le suspect a été arrêté, mercredi 11 août, par les autorités allemandes à Postdam, au sud-ouest de Berlin.
David S., 57 ans, est soupçonné, selon le parquet fédéral allemand, d’avoir « travaillé pour un service secret étranger depuis au moins novembre 2020 ». Il aurait transféré « au moins une fois » des documents « obtenus dans le cadre de ses activités professionnelles à un représentant des services secrets russes » en échange « d’un montant d’argent inconnu ». L’arrestation fait suite à une enquête conjointe des autorités britanniques et allemandes. Le domicile et le bureau de David S. ont été perquisitionnés.
Depuis l’annonce du coup de filet, quelques éléments ont commencé à fuiter. Le Britannique était employé localement et ne faisait pas partie des services diplomatiques. Cressida Dick, qui dirige Scotland Yard, a déclaré jeudi sur la radio LBC que ses services enquêtaient « depuis plusieurs mois » sur cette affaire. « C’est un bon exemple de travail international. Nous avons travaillé de manière étroite avec les autorités allemandes, le BKA [le parquet allemand], les procureurs et bien sûr le gouvernement britannique. »
Sécurité de l’ambassade
« C’est un rappel que les Russes, en plus de leur fort investissement dans le cyberespionnage, n’ont jamais abandonné les vieilles techniques, analyse Peter Ricketts, ancien conseiller à la sécurité de l’ex-premier ministre David Cameron et aujourd’hui membre de la chambre des Lords. Autrefois, ils utilisaient l’idéologie pour convaincre de transférer des secrets. Aujourd’hui, ils doivent payer. »
M. Ricketts relativise cependant l’ampleur de l’affaire, estimant qu’il est improbable que cet homme, simple officier de sécurité, ait eu accès à des documents classés confidentiels. « Il faut mettre les choses en perspective. Ce n’est pas une violation majeure de données, comme cela a pu être le cas avec Edward Snowden, par exemple. » L’inquiétude tourne plutôt autour de la sécurité de l’ambassade du Royaume-Uni elle-même. Le gardien aurait pu révéler les mesures de protection du bâtiment, par exemple.
David Clark, qui était conseiller de l’ancien ministre des affaires étrangères travailliste Robin Cook, au début des années 2000, ne partage pas cette opinion rassurante. « Il serait faux de penser qu’il n’avait pas d’accès simplement parce qu’il était en bas de la hiérarchie, explique-t-il au Guardian. Si vous pouvez accéder à la personne qui broie les documents ou que vous pouvez recruter la personne qui vide les poubelles, vous pouvez obtenir des documents. »
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via LeMonde
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