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Les Européens pris au piège du retrait américain précipité d’Afghanistan

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Des ressortissants français et leurs collègues afghans attendent de monter à bord d’un avion de transport militaire français à l’aéroport de Kaboul le 17 août 2021 pour être évacués d’Afghanistan après la prise de contrôle militaire du pays par les talibans.

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Gérer l’urgence des évacuations et relever un double défi migratoire et sécuritaire. Emmanuel Macron a tenu, lundi 16 août depuis le fort de Brégançon (Var), à réagir à chaud au retour au pouvoir des talibans en Afghanistan, après le retrait précipité des troupes américaines et de leurs alliées occidentales. Le chef de l’Etat avait présidé un peu plus tôt dans la journée un conseil de défense virtuel au sujet du changement brutal de régime à Kaboul. Ton grave, mots pesés, il a parlé d’un « tournant historique », susceptible d’avoir des « conséquences majeures » sur la scène internationale. Des propos au diapason de ceux de ses homologues européens, tous plus inquiets les uns que les autres.

Le premier ministre britannique, Boris Johnson, a, lui aussi, présidé lundi une réunion interministérielle de crise, la troisième en quatre jours. La veille, il avait appelé les Occidentaux à adopter un front uni pour éviter que l’Afghanistan « ne redevienne un terreau du terrorisme ». Son ministre de la défense, Ben Wallace, a qualifié le retour au pouvoir des talibans d’« échec de la communauté internationale ». « C’est un développement absolument amer. Amer, dramatique et horrible, en particulier pour le peuple afghan », a dit, de son côté, la chancelière allemande, Angela Merkel, depuis Berlin.

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La consternation est renforcée par les images tournées lundi sur le tarmac de l’aéroport de Kaboul, envahi par les candidats à l’exil, lors des opérations d’évacuation des ressortissants occidentaux et du personnel afghan employé au fil de vingt années d’intervention militaire.

Vague migratoire

Les Européens redoutent par-dessus tout que « l’émirat islamique d’Afghanistan », tel que les nouveaux maîtres de Kaboul ont rebaptisé le pays, redevienne un sanctuaire djihadiste, vingt ans après leur refus de livrer le chef d’Al-Qaida, Ben Laden, responsable des attaques du 11-Septembre. « Des groupes terroristes sont présents en Afghanistan et chercheront à tirer profit de la déstabilisation » du pays, a indiqué M. Macron : « A cet égard, nous ferons tout pour que la Russie, les Etats-Unis et l’Europe puissent efficacement coopérer, car nos intérêts sont les mêmes », a-t-il souligné. Le dirigeant français a convenu un peu plus tôt avec Boris Johnson de prendre des initiatives en ce sens au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.

Sans critiquer ouvertement le président Biden, le président français a cherché à se démarquer de l’approche américaine. Il a rappelé que les forces françaises dépêchées en Afghanistan sous Jacques Chirac, peu après les attaques orchestrées par Al-Qaida sur le sol américain, avaient été retirées complètement dès 2014, à la suite d’une décision de François Hollande. « Nos interventions militaires n’ont pas vocation en effet à se substituer à la souveraineté des peuples, ni à imposer la démocratie de l’extérieur, mais à défendre la stabilité internationale et notre sécurité », a-t-il dit, dans une allusion indirecte à l’engagement antidjihadiste de Paris sur d’autres terrains, comme le Sahel.

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via LeMonde

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