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Les derniers résistants armés au joug taliban ouverts à une négociation sous condition

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Des Afghans célèbrent le 102e jour de l’indépendance de l’Afghanistan, portant haut le drapeau national, à Kaboul, le 19 août 2021.

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Seul bout de territoire afghan à encore dire non au pouvoir taliban, la vallée escarpée du Panchir, située à une centaine de kilomètres au nord de Kaboul, concentre tous les regards. Jeudi 19 août, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a lui-même pointé l’existence « d’une résistance armée » dans cette enclave et la présence de combattants réunis derrière l’ex-vice-président afghan Amrullah Saleh, et Ahmah Shah Massoud, fils du fameux commandant Massoud, dit le « lion du Panchir », tué par Al-Qaida, le 10 septembre 2001.

Cette vallée est restée dans toutes les mémoires pour avoir échappé, entre 1996 et 2001, à toutes les tentatives d’occupation par les talibans, alors que ceux-ci dirigeaient le pays jusqu’à l’intervention américaine.

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Vingt ans plus tard, si la situation semble similaire, le rapport de force a pourtant grandement changé. Les talibans sont mieux organisés et plus puissants militairement. Les reclus du Panchir ne bénéficient, cette fois-ci, d’aucun soutien de l’étranger. Les voies d’approvisionnement en matériels et en nourriture sont coupées.

Joint, jeudi, par Le Monde, M. Saleh, né dans le Panchir et chef des services de renseignements afghans de 2004 à 2010, a répondu dans un échange audio, le premier accordé depuis la chute du gouvernement afghan, le 15 août. Il a indiqué être prêt à négocier avec le nouveau régime si celui-ci donne « son mot à dire au peuple afghan sur le type d’Etat » qui présidera aux destinées du pays. Il n’a pas précisé pas ce qu’il attendait des nouveaux maîtres de Kaboul en matière de participation des Afghans aux choix politiques et institutionnels. Les talibans ont d’ores et déjà indiqué qu’ils entendaient appliquer la charia et qu’ils mettraient en place un « gouvernement de dieu ».

Baroud d’honneur

Si M. Saleh assure qu’il n’y aura, de sa part et de ceux qui l’entourent, « aucune reddition » ni « aucune déclaration d’allégeance », son propos ressemble, à certains égards, à un baroud d’honneur et une main tendue faute de pouvoir réellement s’opposer militairement.

« Je suis constitutionnellement le président en exercice de l’Afghanistan, je porte la Constitution sur mes épaules, nous avons la légitimité, a-t-il poursuivi. Si les talibans veulent être légitimes, dans le pays et à l’international, ils doivent savoir que le pouvoir obtenu par la force ne garantit pas la légitimité, ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne vole en éclat. »

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via LeMonde

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