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Face au drame humanitaire annoncé en Afghanistan, Emmanuel Macron joue les équilibristes

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Emmanuel Macron s’adresse aux Français sur la situation en Afghanistan, le 16 août 2021.

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Une ligne de crête. Encore. Lors de sa brève allocution télévisée, lundi 16 août à 20 heures pour s’exprimer sur la situation en Afghanistan dont la capitale, Kaboul, est aux mains des talibans depuis dimanche, Emmanuel Macron a, de nouveau, emprunté cet étroit chemin. Sommé par la gauche de se montrer à la hauteur du drame humanitaire qui se profile et mis en garde par une partie de la droite et des extrêmes à ne pas faire preuve d’angélisme face à l’éventuelle pression migratoire provoquée par cette crise, le chef de l’Etat a d’abord répondu à ceux qui, à l’instar du leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, ont fustigé la présence de la France dans « des guerres sans issue ». « Tout était hautement prévisible depuis le premier jour », a écrit le leader de LFI, candidat à la présidentielle, dans son blog lundi soir évoquant son « dégoût pour ceux qui ont conduit les événements jusqu’à ce point ».

La France a été, pendant treize années, engagée militairement en Afghanistan, de 2001 à 2014. Aux côtés des Etats-Unis, le pays avait « un objectif clair : combattre une menace terroriste qui visait directement notre territoire et celui de nos alliés », a expliqué le président de la République avant d’affirmer : « En Afghanistan, notre combat était juste et c’est l’honneur de la France de s’y être engagé. » « La France n’y a jamais eu qu’un ennemi : le terrorisme », a-t-il insisté réfutant l’idée selon laquelle ce genre d’intervention viserait à se substituer à la souveraineté des peuples ou, comme l’affirmait Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF) et candidat à la présidentielle, à « satisfaire les intérêts de puissance [des Etats-Unis et de leur bras armé, l’Otan] ». « Nous n’oublierons pas nos soldats. Nous n’oublierons pas nos morts. quatre-vingt-dix au total », a conclu le chef de l’Etat, solennel.

Envers les populations directement menacées, Emmanuel Macron n’a pas manqué de mettre en avant les efforts entrepris par la France ces dernières semaines pour évacuer les ressortissants français ainsi que les Afghans qui ont travaillé pour la France et sont, de ce seul fait, directement ciblés. « C’est notre devoir et notre dignité de protéger ceux qui nous aident : interprètes, chauffeurs, cuisiniers et tant d’autres », a énuméré le président. Dans le détail, plus de 600 Afghans qui travaillaient pour l’ambassade de France ou ses affiliés comme l’Alliance française ont d’ores et déjà été rapatriés en France, précise-t-on à l’Elysée. A cela s’ajoutent quelque 800 civils, ainsi que leurs familles, qui ont travaillé pour l’armée française et ont rejoint le sol français. Plusieurs dizaines d’autres personnes ayant soutenu l’armée seraient encore en Afghanistan. « Pour elles, nous restons pleinement mobilisés », a assuré le chef de l’Etat. Depuis le 8 juillet, les expulsions d’Afghans déboutés du droit d’asile ont, par ailleurs, été suspendues. Cela concerne une trentaine de personnes par an, précise-t-on au ministère de l’intérieur.

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via LeMonde

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