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En Turquie, Recep Tayyip Erdogan accentue sa pression sur les médias

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Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à Nicosie (Chypre), le 20 juillet 2021.

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L’étau se resserre sur les médias turcs. Le Conseil supérieur de la radio-télévision de Turquie (RTUK) a condamné plusieurs chaînes de télévision à des pénalités financières, mercredi 11 août, pour avoir manqué aux règles éthiques. Parmi elles, la chaîne Fox TV a été sanctionnée parce que l’un de ses journalistes a qualifié de « cauchemar » les violents incendies qui ont récemment ravagé 35 provinces du pays, causant la mort de huit personnes et la destruction de 170 000 hectares de pinèdes et de cultures.

Gardien de la diffusion audiovisuelle, le RTUK avait précédemment enjoint les chaînes à ne pas « semer le chaos et la panique parmi la population » en cette période de catastrophes naturelles sans précédent – incendies dans le Sud, inondations dans le Nord.

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« Travailler est de plus en plus difficile. Voyez ce qu’il s’est passé avec les incendies, les journalistes ont dû marcher sur des œufs pour rapporter les faits », affirme Nadire Mater, la fondatrice du site d’information en ligne Bianet.org. « A force d’être stigmatisés, on finit par perdre notre énergie », déplore cette journaliste de renom, qui risque des années de prison pour avoir affiché sa solidarité, jadis, au quotidien pro-kurde Özgür Gündem, aujourd’hui fermé après avoir été désigné comme « propagande terroriste ».

« Notre pays perd sa démocratie »

Bianet, le site qu’elle a créé, ainsi que la chaîne de télévision en ligne Medyascope, fondée par le journaliste Rüsen Cakir, sont deux voix indépendantes et critiques, ce qui leur vaut d’être en permanence dans le collimateur des autorités. Parce qu’ils reçoivent des subsides de l’étranger, entre autres de l’organisation américaine Chrest Foundation – ce qu’ils n’ont jamais caché –, ces médias alternatifs ont été soumis, fin juillet, à un véritable lynchage médiatique de la part de plusieurs journaux et de sites proches du gouvernement, prompts à les décrire comme des agents à la solde de l’ennemi.

Peu après, le président Recep Tayyip Erdogan déclarait sa détermination à lutter contre « la terreur du mensonge ». « Nous n’autoriserons pas les activités d’une cinquième colonne, sous quelque forme que ce soit », a renchéri Fahrettin Altun, son directeur de communication. Résultat, une loi visant à réglementer le financement étranger des médias ainsi que la diffusion de « fausses informations » est en préparation, au désespoir des associations professionnelles, inquiètes de ce nouveau tour de vis.

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via LeMonde

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