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Crise afghane : Londres en plein doute sur sa relation avec Washington

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Le premier ministre britannique, Boris Johnson, s’exprime sur la situation en Afghanistan devant le Parlement, à Londres, le 18 août 2021.

La débâcle occidentale en Afghanistan suscite au Royaume-Uni un débat passionné et existentiel qui ne semble pas près de s’éteindre. A quoi bon la fameuse « relation spéciale » cultivée par Londres avec Washington depuis l’après-seconde guerre mondiale si c’est pour être mis devant le fait accompli par Joe Biden, comme les autres capitales occidentales, interrogent médias, experts et responsables politiques nationaux ? Et quel avenir pour cette « Global Britain » promise par Boris Johnson après le Brexit, quand le Royaume-Uni en est réduit à supplier la Maison Blanche d’étendre au-delà du 31 août le retrait total de ses troupes ?

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Le premier ministre espère reprendre la main, mardi 24 août, en présidant une réunion extraordinaire du G7 consacrée à l’Afghanistan, afin de décrocher de Washington cette prolongation au-delà du 31 août de la présence des troupes américaines à Kaboul. Il s’agit enfin, lors de cette rencontre, de « coordonner » les opérations d’évacuation occidentales. Le pays est l’un des plus engagés dans les chaotiques opérations de sauvetage à l’aéroport – près de 6 000 personnes, dont 3 100 Afghans, ont déjà été évacuées par les forces britanniques depuis le 13 août, et 6 000 restent encore à évacuer cette semaine, selon le Times.

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Le Sunday Times s’est fait dimanche 22 août l’écho de critiques inédites de responsables britanniques contre le président américain. Des sources ministérielles, anonymes, ont confié avec aigreur au journal dominical que M. Biden aurait mis plus de vingt-quatre heures pour répondre à M. Johnson, après que celui-ci lui a réclamé un entretien téléphonique en fin de semaine dernière.

Slogan « imbécile »

Il est loin le temps où Downing Street se félicitait que le premier coup de téléphone du président démocrate à son arrivée à la Maison Blanche soit allé au conservateur Boris Johnson, malgré la proximité entre ce dernier et Donald Trump… Londres reproche avant tout à M. Biden de n’avoir pas tenu ses engagements, selon l’agence Bloomberg, qui cite des mémos du gouvernement britannique. M. Johnson aurait reçu des assurances de Washington, en juin, selon lesquelles les Américains maintiendraient une présence suffisante en Afghanistan pour sécuriser Kaboul et les ambassades occidentales. « Nous continuons à travailler en étroite collaboration avec nos alliés américains », insistait un porte-parole de Downing Street, lundi 23 août, ajoutant cependant que maintenir des troupes britanniques à Kaboul pour poursuivre les évacuations une fois les troupes américaines parties « n’est pas une option viable ».

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via LeMonde

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