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2021, l’échappée de la sprinteuse biélorusse
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Le 4 août, en posant le pied sur le sol polonais, Kristina Timanovskaïa a pu souffler. La sprinteuse biélorusse de 24 ans a échappé de peu à la volonté du régime d’Alexandre Loukachenko de faire taire toute voix dissidente en Biélorussie. Son tort ? Avoir protesté publiquement contre la Fédération d’athlétisme de son pays, qui souhaitait la faire concourir à une épreuve à laquelle elle n’était pas préparée. Emmenée contre son gré à l’aéroport de Tokyo le 1er août pour prendre un vol vers la Biélorussie, elle en est finalement ressortie sous escorte policière nippone. Avant d’être confinée le lendemain dans l’ambassade de Pologne. Varsovie lui a accordé un visa humanitaire ainsi qu’à son mari.
2012, les poings de non-retour du boxeur camerounais
Thomas Essomba a dû s’y prendre à deux fois pour s’exiler. Première tentative aux JO de Pékin en 2008. A l’issue de la compétition, le boxeur camerounais décide de rester en Chine, espérant y trouver de meilleures conditions de vie, mais il finit par rentrer dans son pays. Il est à nouveau sélectionné pour participer aux JO de Londres en 2012. Sur place, il se cache comme sept autres membres de sa délégation pour ne pas rentrer au Cameroun. Interrogé peu après par la BBC, l’athlète, 24 ans à l’époque, avait confié sa volonté de trouver Outre-Manche de meilleures conditions d’entraînement. Il réside depuis au Royaume-Uni qui lui a accordé l’asile, puis la nationalité britannique.
1996, le soutien de poids de l’haltérophile irakien
Raed Ahmed, alors âgé de 29 ans, a vu dans les Jeux d’Atlanta l’occasion d’échapper au régime de Saddam Hussein. Membre de la minorité chiite de son pays, l’haltérophile a évoqué les exécutions publiques dont il avait été témoin comme raison de son exil. Il a également raconté que le regard de Bill Clinton applaudissant la délégation irakienne, dont il était le porte-drapeau, lors de la cérémonie d’ouverture a renforcé sa volonté de défection. Il s’est appuyé sur la présence de dissidents irakiens aux Etats-Unis pour fuir le village olympique à la nuit tombée.
1956, le grand saut de la gymnaste magyare
C’est en Australie, lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Melbourne de 1956, qu’Agnes Keleti, la gymnaste aux dix médailles olympiques, a appris l’arrestation par le KGB du chef de gouvernement hongrois, Imre Nagy, à Budapest. L’URSS écrasait dans le sang la révolution hongroise. Après les Jeux, marqués par un match de water-polo acharné remporté par les Hongrois face aux Soviétiques, la championne, comme plus de la moitié de la délégation magyare, a refusé de rentrer à Budapest. Agnes Keleti a rejoint Israël pour devenir entraîneuse de l’équipe olympique, avant de retourner à Budapest où elle a fêté ses 100 ans cette année.
1948, la parade de la coach tchécoslovaque
En Tchécoslovaquie, « il n’y a pas de liberté d’expression, de la presse ou de réunion ». Six mois après la prise de pouvoir par les communistes en février 1948, c’est ainsi que Marie Provazníková, entraîneuse de l’équipe olympique de gymnastique tchécoslovaque, justifie son refus de rentrer des JO de Londres. Après quelques mois en Angleterre, la survivante de la Shoah finira par s’installer aux Etats-Unis, où elle deviendra une figure de proue du mouvement Sokol, né au XIXe siècle, qui entendait affirmer l’identité nationale tchèque par la gymnastique. Elle est morte à New York en 1991, à l’âge de 100 ans.
via LeMonde
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