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De nombreux maires de gauche se sont manifestés depuis mardi 17 août pour dire qu’ils étaient prêts à accueillir, dans leur commune, des réfugiés afghans après la reprise de Kaboul par les talibans. Même s’il est trop tôt pour savoir si cet événement provoquera des départs massifs, les vidéos prises sur le tarmac de l’aéroport de Kaboul, où des habitants tentaient en vain de s’accrocher aux derniers avions, ont marqué les esprits. En France, le président de la République, Emmanuel Macron, a affirmé, dans une allocution télévisée lundi soir, que le pays « fait et continuera de faire son devoir pour protéger celles et ceux qui sont les plus menacés », sans donner de chiffres ni de calendrier précis. Mais son expression sur la nécessité de « se protéger contre des flux migratoires irréguliers importants » a provoqué de nombreuses réactions.
« J’ai été choquée par l’intervention du président de la République, qui manquait cruellement d’empathie. Comment a-t-il pu lier des gens qui sont en danger de mort parce qu’ils soignent ou qu’ils éduquent à l’immigration clandestine ? », s’interroge la maire socialiste de Lille, Martine Aubry. L’écologiste Eric Piolle, à la tête de la ville de Grenoble, a eu, lui aussi, des mots particulièrement durs contre le chef de l’Etat. « Emmanuel Macron fait honte à la France », a déclaré celui qui est également candidat à la primaire écologiste.
Forcé de réagir, le gouvernement regrette, par la voix de son porte-parole, Gabriel Attal, « des instrumentalisations politiques » et certifie que « la France prendra sa part et accueillera comme elle le fait déjà. Chaque année, vous avez plusieurs milliers d’Afghans qui reçoivent l’asile dans notre pays parce qu’ils fuient les persécutions et la guerre ». L’exécutif répète que 80 % des demandes d’asile venues de réfugiés afghans sont in fine acceptées en France, après les recours.
« C’est incompréhensible »
Sauf que certains élus de gauche continuent de s’interroger sur les circonstances actuelles avec une question : pourquoi le retrait des troupes américaines en Afghanistan et la prise de pouvoir des talibans n’ont pas été planifiés en amont ? « Je ne comprends pas, tonne la maire de Lille, Martine Aubry. Quand on décide de s’en aller, on prépare la sortie. La France ne l’a pas fait pour des Afghans en grand danger, c’est incompréhensible. » Depuis son allocution, Emmanuel Macron n’a pas caché son agacement en affirmant que ses propos avaient été volontairement sortis de leur contexte, et il a multiplié les tweets sur le sujet. « Nous vous le devons. Bienvenue », a-t-il ainsi écrit mercredi soir en postant une photo d’un avion militaire français rapatriant notamment des réfugiés.
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via LeMonde
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