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Et si le pic des salaires des grands patrons était désormais passé au Royaume-Uni ? En 2020, selon un rapport du groupe de réflexion High Pay Centre publié jeudi 19 août, les directeurs généraux des entreprises du FTSE 100, le principal indice boursier britannique, ont touché une rémunération en diminution de 17 % par rapport à 2019, à 2,69 millions de livres (3,16 millions d’euros).
Cette chute est le reflet logique de la pandémie de Covid-19, nombre d’entre eux ayant leurs émoluments liés au cours de Bourse de leur entreprise. Il s’agit de la quatrième année de recul d’affilée. En 2017, leur rémunération médiane s’élevait à 3,97 millions de livres ; elle a baissé à 3,63 millions en 2018, 3,25 millions en 2019 et donc 2,69 millions l’an dernier, le niveau le plus bas depuis 2009. Cela représente tout de même une décrue d’un tiers en l’espace de quatre ans.
Bien sûr, cela reste des sommes énormes, observe Luke Hildyard, le directeur du High Pay Centre : « Pour être dans le top 1 % de ceux qui gagnent le plus au Royaume-Uni, il faut toucher autour de 150 000 livres par an. Ces patrons touchent dix fois plus ! » De plus, ce début de tendance à la baisse est loin de compenser l’inflation des quatre dernières décennies. « Après la seconde guerre mondiale, et jusqu’au début des années 1980, les patrons touchaient entre dix et vingt fois le salaire d’un employé moyen, note Rachel Kay, qui a compilé les données de ce rapport. Aujourd’hui, ils gagnent 86 fois plus. » Le salaire britannique médian est actuellement de 31 400 livres.
Forte pression politique et médiatique
Par ailleurs, si l’économie ne s’est pas effondrée en 2020, cela tient uniquement à l’intervention du gouvernement de Boris Johnson. Près du quart des entreprises du FTSE 100 ont bénéficié soit du chômage partiel soit des prêts garantis par l’Etat. « Etant donné les difficultés rencontrées par de nombreux employés, un recul de 17 % des salaires des patrons est-il suffisant ? », s’interroge Mme Kay. Dans ce contexte, le High Pay Centre demeure très circonspect et hésite à déclarer qu’un mouvement à la baisse sur le long terme est vraiment amorcé. D’autant qu’avec le rebond boursier de 2021, les rémunérations vont de nouveau augmenter cette année.
Depuis 2002, les rémunérations des firmes cotées sont publiques et soumises à un vote (consultatif) des actionnaires
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via LeMonde
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