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Afghanistan : l’ex-président Ashraf Ghani et sa famille accueillis aux Emirats arabes unis

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Les évacuations, ici des ressortissants espagnols et des personnels locaux engagés par Madrid, se poursuivaient à l’aéroport de Kaboul, mercredi 18 août.

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Trois jours après leur prise de la capitale Kaboul, les talibans ont promis d’œuvrer à la réconciliation en Afghanistan, disant avoir pardonné à leurs adversaires et vouloir protéger les droits des femmes en accord avec la loi islamique. En pleine évacuation de ressortissants et des partenaires locaux depuis l’aéroport de la capitale, mercredi, plusieurs pays occidentaux attendent de voir « les actes » des talibans avant de se positionner face au nouveau pouvoir.

Lire le témoignage de notre journaliste, Ghazal Golshiri : « Après la chute de Kaboul, les gens étaient en pleine sidération »
  • Le président afghan, Ashraf Ghani, et sa famille aux Emirats arabes unis

Les Emirats arabes unis ont annoncé, mercredi, avoir accueilli l’ex-président afghan, Ashraf Ghani, et sa famille, après sa fuite du pays tombé aux mains des talibans. Les Emirats « ont accueilli le président afghan, Ashraf Ghani, et sa famille, pour des considérations humanitaires », a annoncé l’agence de presse officielle WAM, citant le ministère des affaires étrangères. Aucune information sur le lieu de résidence de M. Ghani n’avait été communiquée depuis dimanche.

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M. Ghani avait alors déclaré avoir fui son pays pour éviter un « bain de sang », reconnaissant que « les talibans ont gagné ». L’ex-président, qui n’a pas précisé où il était parti, s’est déclaré convaincu que « d’innombrables patriotes auraient été tués et que Kaboul aurait été détruite » s’il était resté en Afghanistan. « Les talibans ont gagné avec le jugement de leurs glaives et de leurs fusils et sont à présent responsables de l’honneur, de la possession et de l’autopréservation de leur pays », a-t-il ajouté dans un message sur Facebook.

  • Une réunion de l’OTAN sur l’Afghanistan vendredi

Les ministres des affaires étrangères des pays de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) tiendront vendredi une réunion par visioconférence pour discuter de la situation en Afghanistan, a annoncé mercredi le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg.

Cette réunion extraordinaire sera destinée « à maintenir une étroite coordination et à discuter d’une approche commune sur l’Afghanistan » après la prise du pouvoir par les talibans, a précisé le dirigeant norvégien sur Twitter.

Elle survient après une première rencontre mardi des ambassadeurs des Etats membres de l’OTAN, et alors que les Occidentaux accélèrent leurs opérations d’évacuation à l’aéroport de Kaboul dans des conditions difficiles.

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Les forces de l’Alliance atlantique ont été surprises par « l’effondrement politique et militaire des dernières semaines, avec une rapidité qui n’avait pas été anticipée », avait commenté mardi M. Stoltenberg devant la presse, appelant à « en tirer les leçons ». Armin Laschet, dirigeant de la CDU (parti conservateur allemand) d’Angela Merkel et candidat à sa succession à la chancellerie, a fustigé « la plus grosse débâcle (…) de l’OTAN depuis sa création », en 1949.

D’après un responsable de l’OTAN mardi, un millier d’employés afghans et membres de leurs familles devaient être évacués depuis Kaboul. La plupart doivent être transportés vers un pays tiers, où ils recevront un visa pour rejoindre un Etat membre de l’alliance. Environ 800 civils travaillant pour l’OTAN sont par ailleurs restés sur place pour assurer des « fonctions cruciales », dans le trafic aérien, la gestion des carburants et communications.

  • Déclaration commune de l’UE et des Etats-Unis, « profondément inquiets » de la situation des femmes

L’Union européenne et les Etats-Unis se sont dits mercredi « profondément inquiets » de la situation des femmes en Afghanistan, appelant les talibans à éviter « toute forme de discrimination et d’abus » et à préserver leurs droits, selon une déclaration commune.

« Nous sommes profondément inquiets pour les femmes et filles en Afghanistan, pour leurs droits à l’éducation, au travail et à la liberté de circulation », indique ce texte, cosigné par 19 autres pays, dont le Royaume-Uni, l’Australie, le Brésil, le Canada, le Sénégal, la Norvège, l’Argentine et la Nouvelle-Zélande.

« Nous appelons ceux qui occupent le pouvoir et les autorités à travers l’Afghanistan à garantir leur protection. Les femmes afghanes, comme tous les Afghans, méritent de vivre en sécurité et dans la dignité. Toute forme de discrimination et d’abus doit être évitée », insiste la déclaration.

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La communauté internationale « se tient prête à assister [les femmes du pays] avec une aide humanitaire et son soutien, pour s’assurer que leurs voix soient entendues », écrivent les pays signataires.

Sous le précédent régime des talibans (1996-2001), les femmes avaient interdiction de sortir sans un chaperon masculin et de travailler, et les filles d’aller à l’école. Les femmes accusées d’adultère – un crime – étaient fouettées et lapidées à mort. Soucieux d’afficher un visage rassurant et de convaincre qu’ils ont changé, les talibans ont déclaré mardi, lors d’une conférence de presse à Kaboul, « s’engager à laisser les femmes travailler dans le respect des principes de l’islam ».

Le Monde avec AFP

via LeMonde

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