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Afghanistan : le Royaume-Uni se découvre trop dépendant des Etats-Unis

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Le premier ministre britannique, Boris Johnson, devant la Chambre des communes, le 18 août.

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La Chambre des communes était comble, et l’atmosphère, sombre et tendue. Mercredi 18 août, les députés britanniques, rappelés d’urgence de leurs vacances pour une journée de débat, se sont montrés très durs contre la débandade des alliés occidentaux en Afghanistan. Faisant un constat d’échec militaire et diplomatique sans appel, ils s’inquiètent aussi de l’évidence mise en avant par ce fiasco : la dépendance trop forte du Royaume-Uni vis-à-vis des Américains, ne laissant guère de marge de manœuvre à une politique étrangère britannique indépendante.

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L’ancienne première ministre Theresa May est montée au créneau pour attaquer son successeur, Boris Johnson. « Qu’est-ce que ça dit de notre pays ? Qu’est-ce que cela dit de l’OTAN, que nous soyons entièrement dépendants d’une décision unilatérale des Etats-Unis ? » Mme May souligne que les rêves de « Global Britain », ce slogan esquissant un Royaume-Uni influent dans le monde après le Brexit, semblent être bien loin des réalités. « C’est un échec majeur de la politique étrangère britannique. Où est “Global Britain” dans les rues de Kaboul ? » « Où est décidée notre politique étrangère ? Ici ou à Washington ? », a renchéri Tobias Ellwood, un autre député conservateur.

Dans son allocution, M. Johnson a répondu qu’il fallait regarder « la dure réalité » en face : « depuis 2009, 98 % des armes fournies par l’OTAN sont venues des Etats-Unis. Au pic [de l’intervention], sur 132 000 soldats, 90 000 étaient Américains. L’Occident ne pouvait pas continuer sans la logistique des Etats-Unis, sa capacité aérienne et sa puissance. » Il ajoute que ni les alliés occidentaux (hors Etats-Unis) ni la population britannique ne sont prêts à envoyer des dizaines de milliers de soldats supplémentaires en Afghanistan.

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Boris Johnson attaqué de toutes parts

Ce réalisme – ou défaitisme, selon les points de vue – n’était pas du tout du goût des députés britanniques. Les travaillistes, mais plus encore les conservateurs, ont attaqué de toutes parts le premier ministre. Le 8 juillet, celui-ci avait eu le malheur de déclarer « ne pas croire que les talibans soient capables d’une victoire militaire ». Mme May s’étrangle, s’interrogeant sur la bonne foi de son successeur :

« Est-ce que nos informations sur le terrain étaient vraiment si mauvaises ? Est-ce que nos connaissances étaient si inadéquates ? Est-ce qu’on croyait vraiment ça ou est-ce qu’on pensait qu’avec un peu de chance, tout irait finalement pour le mieux ?! »

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via LeMonde

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